Au début du XVe siècle, au cœur d'une petite vallée serpentée par la rivière Gée, Jean III de Vaulogé fit construire le château, défendu depuis le début du XVIIe siècle par de larges douves - alimentées par les bras de la rivière - et par des murailles crénelées. L’entrée s’effectuait par l’ouest au moyen d’un portail précédé d’un pont-levis. La basse-cour s’organisait autour d’un ensemble d’étables, de pressoirs, d’écuries et de granges délimitant le siège d’une vaste exploitation agricole (seigle, froment, avoine, blé, chanvre, crin, laine blanche, vin, etc.) complétée par l’ingénieux mécanisme d’un moulin à roue alimenté en eau par le déversoir des douves qui reçoivent en amont les eaux de la Gée.
Le château initial comprenait deux ailes disposées en équerre. Le bâtiment principal de forme rectangulaire est surplombé d'une tour qui incorpore un surprenant escalier en pierre. Accolée à cette tour, une tourelle, qui abrite un petit escalier, dissimule en son sommet la chambre du paradis d’où l’on pouvait épier les environs. La cuisine, vaste et avec une grande cheminée, était une des pièces principales du château où les châtelains prenaient leurs repas et passaient la majorité de leur temps. Poisson, gibier, volaille, cochon, pain de seigle et froment, vin et cidre étaient les produits qui composaient quotidiennement la table des seigneurs de Vaulogé. Orienté est-ouest, le corps de logis principal offrait au maître des lieux le confort d’un double ensoleillement et le loisir de goûter au spectacle des jardins qui se déroulaient dans la cour verte. Les douves parachevaient la composition en réfléchissant l’image des façades.
Dès 1462, les seigneurs de Vaulogé possédait le droit de haute, moyenne et basse justice (droits féodaux qu’ils conserveront jusqu’à la Révolution), d’où la construction au pied des douves d’une prison carrée à deux étages avec une toiture originale de forme pyramidale, constituant l'angle de la muraille d'enceinte.
À la fin du XVIIIe siècle, René-Charles-Joseph de Vahais, page de l’écurie du roi, lieutenant des Gardes françaises et seigneur de Vaulogé, transforma le château de son père en une agréable demeure de plaisance.
Le fief de Vaulogé passa en 1793 à Henri-Samuel Picot de Pontaubray. Celui-ci s’attacha à poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs. Mais pendant la Révolution, il fut contraint d’émigrer en Angleterre et mourut noyé au large des côtes anglaises en tentant de regagner la France.
Vaulogé possédait dès le XVIe siècle sa chapelle (dédiée à saint Henry), construite en bordure des douves et restaurée au XIXe siècle. Elle fut bénie en 1832 pour y célébrer les mariages et les baptêmes. Une cloche ainsi qu’une piéta, endommagée pendant la révolution, ont été découvertes à l'intérieur de l'autel. L’horloge, placé dans un meuble spécialement construit au-dessus de la porte d’entrée servi par un petit escalier en bois, date d’avant le XVIIe siècle. Son mécanisme faisait tourner une seule aiguille qui imitait l’heure indiquée par le cadran solaire installé sur la tour sud des écuries.
Une autre petite chapelle, dédiée à saint Roch garde l’entrée de l’avenue d’arrivée du château, sur le bord de la route Fercé-Noyen. Bâtie au XVIIe siècle, elle fut l'objet de pèlerinages jusqu'au XIXe siècle (saint Roch est invoqué contre la peste, les épidémies, le choléra, les contagions, la fièvre aphteuse).
Un nouveau château voit le jour en 1831. L’ancienne demeure prête l’épaule à la construction d’un nouveau corps de logis cantonné de deux volumineuses tours coiffées en poivrière. C’est Henri-Jean-Baptiste Picot qui entreprend la construction d'une aile néo-gothique afin de fermer le parterre entre le vieux château et la chapelle et d'en faire une cour d'entrée. Dessinée par l’architecte Delarue - auteur de 1824 à 1849 de la restauration de la cathédrale St-Julien du Mans -, la nouvelle bâtisse de style troubadour donne sa mesure à une audacieuse alchimie décorative. L'ensemble adossé au manoir du XVe siècle, se compose d'un corps de bâtiment rectangulaire au centre du quel se trouve une lucarne finement sculptée aux armes des Picot de Vaulogé. Toutes les fenêtres sont surmontées de petits motifs géométriques dans le style romantique de l'époque. L'entrée devient ainsi plus majestueuse : chacune des tourelles dispose d'une porte auxquelles on accède grâce à un escalier central qui se divise en deux parties, pour former de chaque côté un petit balcon d'entrée.
Le château de Vaulogé peut être considéré, toutes proportions gardées, comme un témoignage du style troubadour du XIXe siècle.
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Réceptions et mariages intimes : © Annie Gozard pour les photos n°3, 4 et 5
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